Haiti Justice- Letre du Commissaire du Gouvernement du Cap-Haitien au Ministre de la Justice Me Jean Renel Sanon


Parquet du Cap-Haitien


17 Mai 2013                                                     


Son Excellence Me Jean RenelSanon,Av
Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique
En ses Bureaux, Port-au-Prince.

Objet: Rapport sur l'Affaire du Père Giordani Jean-Baptiste.

Excellence Mr.Le Ministre,
            Le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance du Cap-Haitien vous présente ses sincères félicitations pour les nombreux jours consacrés au service de la justice haïtienne, avec un bilan jusqu'à date positif.
            Il profite de cette occasion pour vous adresser un rapport relatif à l'affaire du père Giordani Jean-Baptiste, ancien curé de Vaudreuil, actuellement en poste à Petit Bourg de Port-Margot.
            In liminelitis, il convient de souligner à votre auguste attention les faits suivants:
Ø   Que le Commissaire du Gouvernement du Cap-Haitien agit dans le cadre de la loi qui lui donne des attributions de rechercher les crimes et délits commis dans sa juridiction.

Ø   Qu'au cours du mois de Février de l'année 2012, l'ONG Cap-Haitien Health network, représenté par DjailCoosky Aimable a placé dansl'entrepôt de la paroisse St François de Sales de Vaudreuil, des matériels sanitaires et des médicaments pour aider la population, contre le Choléra, la Typhoïde et autres maladies, et, pouvoir du même coup aux besoins des centres de santé et hôpitaux publics de la communauté.

Ø   Que ces objets entreposés ont été emportés, volés et mis en vente sur le marché, selon constat et procès- verbal dressé par Me Max Anous Saint-Juste,Suppléant juge de Paix de la section sud du Cap-Haitien.

Ø   Que la dameMan piyay ainsi connue,arrêtée, a collaboré, en faisant des révélations extraordinaires qui impliquent le Curé dans cette sale histoire,alors encore chargé de la paroisse de Vaudreuil.
           
Ø  Que  seul le Curé Giordani Jean-Baptiste est détenteur des clefs de l'entrepôt.

Ø  Que suite à une plainte déposée au Parquet, le dossier a été transféré au Cabinet d'Instruction avec  un prévenu, en l'occurrence le sieur Roland Fils-Aimé, incarcéré jusqu'à présent dans la prison civile du Cap-Haitien.
            La complication du dossier survient avec l'assassinat de l'un des gardiens del'entrepôt, répondant au nom de Brunel Phillipe, porté disparu dans la soirée du 24 décembre 2012  et dont lecadavre a été retrouvé deux jours après. Choseétonnante et curieuse, cette mort coïncideavec l'arrestation du premier gardien. En d'autres termes, un gardien arrêté et un gardien assassiné.
            Le gardien assassiné a été révoqué par le père Giordaniaprès un conflit sur le soi-disant cambriolage. Un beau soir, il a été invité à venir chercher son salaire mensuel. Il n'est jamais revenu.
            Le Curé Giordani est indexé dans cet assassinat selon le témoignage de la veuve survivante, elle s'appelle Jocelyne, prête à expliquer les motifs et le comment de l'assassinat ou de l'élimination de son mari.
            L'élément nouveau de cette histoire est la mort du Gardien dans des conditions mystérieuses.
             En sa qualité de garant de l'ordre public, le, Commissaire du Gouvernement entend préparer son réquisitoire supplétif, de ce fait, souhaite interroger le suspect pour mieux comprendre le dossier.
            Puisqu'il n'est pas interdit par la loi de citer un prête en justice, pour mieux former sa conviction, le Commissaire a fait le dûde sa charge en invitant le Curé suspect. L'attitude n'est autre qu'une orientation vers la vérité pour les suites de Droit.
            D'ailleurs, l'Archevêque qui a reçu la première  convocation avait promis de collaborer, en accompagnant le prête impliqué et a proposé lui-même une autre date, soit le six Mai 2013, Réf: correspondance du 11 Avril 2013.
            Ce prête, Excellence, est un marchand de scandales, soit en torturant les femmes à travers les rues ou en violant les notions de base de la pudeur publique; il n'est pas à son coup d'essai.
            De toute évidence, l'Archevêque a été  mal informé sur ce dossier. Il a été induit en erreur par ses conseillers juridiques. Car, la démarche ne visait pas à nuire aux bons rapports entre l'Eglise et l'Etat Haïtien, loin de là cette pensée.
            En effet, l'un des temps forts de la nouvelle vision de la justice haïtienne, c'est son accessibilité à tous. Elle ne tient compte ni de Salomon, ni de Job, voire Lazarre.
            Ce dossier soumis au Cabinet d'Instruction a été bloqué pendant que la presse capoise l'avait scandaleusement relayé. Il s'agit du vol de médicaments dans un premier temps et le meurtre qui s'en suivit dans un second temps.
            A souligner que le Cabinet d'Instruction a été saisi seulement pour le vol de médicaments et non pour le cas d'assassinat sur la personne de Phillipe Brunel, un ancien employé du Curé, qui pourrait être un témoin embarrassant.
            Excellence M. Le Ministre, le Commissaire du Gouvernement a assumé ses responsabilités que lui confèrent les lois Républicaines, c'est ainsi que quatre (4) éléments majeurs expliquent son intervention dans le dossier:
            1- Le vol sans effraction de l'entrepôt dont seul le Curé détient les clefs et qui coûtait3.8 millions dollars US  de marchandises. Le Curé avait la charge de la paroisse au temps du vol.
            2- L'élimination de Phillipe Brunel, porté disparu et dont le corps a été retrouvé assassiné, c'est un témoin regrettable, important, qui est effacé dans des conditions très drôles.
            3- Le Commissaire du Gouvernement vous informe, Excellence M. Le Ministre, qu'il tient à son réquisitoire supplétif en vue d'aider le juge d'Instruction à identifier l'assassin et le trainer en justice pour les fins de droit.
            4- L'ONG Cap-Haitien HealthNetwork a droit à la justice en tant que plaignant victime.
            5- Que dans le cadre de la politique du Gouvernement présidé par son Excellence Joseph Michel Martelly,il y a lieu de croire que le rêve cher prôné par le gouvernement Martelly/Lamothe est que chacun contribue dans sa sphère d'action à l'avancement de la Patrie commune, que personne ne démissionne de son rôle et que chaque Magistrat de l'ordre Judiciaire garde sa dignité et son courage. LeCommissaire du Gouvernement croit avoir agi dans le cadre de la loi.
Il est important de noter, son Excellence, Mr le Ministre, l'objet de tous ces tapages est d'empêcher que lumière soit faite dans ce drame et arriver du même coup à un classement sans suite de ce dossier criminel qui fait peur à plus d'un. D'ailleurs, si on a une conscience tranquille dans un dossier, pourquoi avoir peur de la justice? << La loi est dure, mais c'est la loi>>.
Personne ne veut s'attaquer à l'église Catholique dans ce drame, encore moins de l'avilir. Aucontraire, si le Curé Giordani Jean-Baptiste acceptait de se présenter en justice, l'Eglise notremère, sortirait renforcée dans sa mission de prêcher l'Evangile de Jésus-Christ, l'Evangile de grâce, auréolé de la moralité chrétienne.   
            En guise de conclusion, le Commissaire du Gouvernement espère que ce rapport vous communique les informations utiles et nécessaires et vous renouvelle,Excellence Mr. Le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique ses respects en la Patrie commune.


                                                                     Me Lesly JULES,Av
                                                             Commissaire du Gouvernement.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire